Table des matières
- Pourquoi les stratégies des micro-États redeviennent pertinentes pour les entrepreneurs allemands en 2025
- Andorre : Le paradis fiscal méconnu aux portes de l’UE pour les entrepreneurs allemands
- Monaco : Art de vivre luxueux et optimisation fiscale pour hauts revenus
- Dubaï : L’alternative fiscale moderne au Moyen-Orient
- Andorre vs. Monaco vs. Dubaï : La comparaison fiscale honnête
- Pièges juridiques : Ce que les entrepreneurs allemands doivent surveiller
- Mise en œuvre pratique : Pas à pas vers la stratégie optimale
Avant d’entrer dans le détail des trois fascinantes options que sont les micro-États, laissez-moi vous raconter une histoire :
La semaine dernière, Thomas s’est assis en face de moi, 42 ans, entrepreneur e-commerce à succès de Munich. Sa charge fiscale ? Plus de 180 000 euros par an. Sa question pour moi : « Richard, où paierai-je le moins d’impôts ? »
Et voilà :
Cette question, je l’entends tous les jours. Mais elle est beaucoup trop réductrice.
Pourquoi ? Parce que le plus bas taux d’imposition ne sert à rien si la structure ne correspond pas à votre mode de vie. En plus, un impôt à 0% n’a aucun intérêt si vous devez pour cela bouleverser entièrement votre activité.
Au départ, Thomas voulait s’installer à Chypre. Attrayant sur le papier : membre de l’UE, impôt sur les sociétés à 12,5%. Mais il s’est avéré que ses clients principaux sont en Allemagne et aux États-Unis. Et en plus, il déteste les températures au-dessus de 25 degrés.
Nous avons donc choisi une autre voie.
Aujourd’hui, je vous présente trois stratégies de micro-États particulièrement attractives pour les entrepreneurs allemands. Il ne s’agit pas de jeux théoriques, mais bien de réelles alternatives avec des chiffres concrets.
Prêt ? Alors élaborons ensemble votre stratégie optimale.
Pourquoi les stratégies des micro-États redeviennent pertinentes pour les entrepreneurs allemands en 2025
Les temps changent vite. Ce qui semblait autrefois compliqué, réservé aux millionnaires, est désormais à la portée de chaque entrepreneur digital.
Mais pourquoi ce regain d’intérêt maintenant ?
La réalité fiscale pour les entrepreneurs allemands
Soyons honnêtes : l’Allemagne n’est pas un paradis fiscal pour les entrepreneurs. En tant qu’entrepreneur individuel ou société de personnes, la charge fiscale globale grimpe vite à 45-48%. Autrement dit : près de la moitié de votre bénéfice finit au fisc.
Même avec une GmbH, le tableau n’est pas bien meilleur :
- Impôt sur les sociétés : 15%
- Surtaxe de solidarité : 0,825%
- Impôt local sur les sociétés : 14-17% (selon la commune)
- Charge globale au niveau de l’entreprise : env. 30-33%
Et ce n’est pas tout : Si vous distribuez vos bénéfices, vous payez 26,375% supplémentaires de retenue à la source. De plus, l’impôt professionnel ne cesse d’augmenter dans de nombreuses villes.
Thomas, dans notre exemple, payait effectivement 47% d’impôts avec sa GmbH munichoise. Sur un bénéfice annuel de 380 000 euros, cela représentait 178 600 euros d’impôts.
Cela n’a pas à être ainsi.
Les micro-États comme alternatives légales à la fiscalité allemande
C’est là qu’interviennent les micro-États. Ces pays ont compris : une faible fiscalité attire des talents et du capital internationaux. Ils offrent de faibles taux d’imposition et une grande sécurité juridique.
Les avantages sont évidents :
- Taux d’imposition nettement réduits (parfois sous les 10%)
- Infrastructures modernes pour entrepreneurs digitaux
- Sécurité juridique grâce à des systèmes stables
- Reconnaissance internationale via conformité OCDE
- Haute qualité de vie dans de petits territoires
Mais attention : tous les micro-États ne conviennent pas à tous les entrepreneurs. C’est pourquoi nous allons décrypter ensemble les trois options les plus intéressantes.
Andorre : Le paradis fiscal méconnu aux portes de l’UE pour les entrepreneurs allemands
La plupart connaissent Andorre comme un paradis du duty-free, blotti entre la France et l’Espagne. Pourtant, la principauté s’est affirmée ces dernières années comme une place économique sérieuse.
Pourquoi Andorre intéresse-t-elle tout particulièrement les entrepreneurs allemands ? Pour sa proximité géographique avec l’Europe et ses conditions fiscales attractives.
Le système fiscal andorran en détail : Ce que les entrepreneurs allemands doivent savoir
Andorre a entièrement modernisé son système fiscal en 2012. Résultat : un système conforme aux standards internationaux, tout en restant avantageux.
Les principaux taux d’imposition en un coup d’œil :
Type d’impôt | Taux | Particularités |
---|---|---|
Impôt sur les sociétés | 10% | Réduit à 2% pour certaines holdings |
Impôt sur le revenu | 0-10% | Progressif, exonération jusqu’à 24 000€ |
Impôt sur les dividendes | 0% | Pour résidents, participation supérieure à 5% |
Plus-value | 0% | Après 3 ans de détention |
La particularité du système andorran : il combine faible fiscalité et conformité européenne. Depuis 2016, Andorre échange automatiquement les données fiscales avec les pays de l’UE. Tout est donc transparent et légal.
Dans le cas de Thomas, cela aurait signifié : au lieu de 178 600 euros, seulement 38 000 euros d’impôts pour une même activité. Un gain annuel de 140 600 euros.
Résidence en Andorre : conditions et procédure
Mais comment devient-on résident andorran ? Le processus est structuré mais accessible :
Conditions pour la résidence passive :
- Investissement minimum de 400 000 euros (dont 50 000 à la Banque nationale andorrane)
- Attestation d’une assurance maladie
- Casier judiciaire vierge
- Présence minimale : 90 jours/an
Pour la résidence active (activité professionnelle) :
- Création d’une société andorrane
- Capital minimum : 3 000 euros
- Participation andorrane d’au moins 33% (sauf licences spécifiques)
- Justifier de l’activité professionnelle
La procédure dure généralement 4 à 6 mois. Comptez entre 15 000 et 25 000 euros pour les honoraires, traductions et frais officiels.
Andorre vs. Allemagne : comparaison fiscale concrète
Exemple concret : vous êtes entrepreneur en solo avec 200 000 euros de bénéfice annuel dans les services en ligne.
Allemagne (entreprise individuelle) :
- Impôt sur le revenu : env. 66 000 euros
- Surtaxe de solidarité : env. 3 600 euros
- Impôt local sur les sociétés : env. 28 000 euros
- Charge fiscale totale : 97 600 euros (48,8%)
Andorre (Sociedat Limitada) :
- Impôt sur les sociétés : 20 000 euros (10%)
- Distribution à soi-même : 0 euro (exonéré)
- Charge fiscale totale : 20 000 euros (10%)
Gain annuel : 77 600 euros
Néanmoins, Andorre présente quelques inconvénients. Le coût de la vie est élevé – comparable à la Suisse – et le pays est petit, ce qui peut sembler étouffant pour certains.
Monaco : Art de vivre luxueux et optimisation fiscale pour hauts revenus
Monaco – la quintessence du luxe et de l’exclusivité. Mais la principauté est-elle plus qu’un casino et des yachts ?
Oui, indéniablement. Monaco offre l’un des systèmes fiscaux les plus attractifs d’Europe. À condition d’en avoir les moyens.
La fiscalité monégasque : pourquoi l’absence d’impôt sur le revenu ne fait pas tout
Le système fiscal monégasque est unique en Europe :
Type d’impôt | Taux pour résidents | Remarques |
---|---|---|
Impôt sur le revenu | 0% | Non applicable aux citoyens français |
Impôt sur les sociétés | 33,33% | Réduit à 25% si CA avec la France < 25% |
Impôt sur les dividendes | 0% | Pour résidents monégasques |
Plus-value | 0% | Pour investissements privés |
Droits de succession | 0% | Entre conjoints et descendants directs |
Particularité : en tant que particulier, vous ne payez pratiquement pas d’impôts à Monaco. Mais attention à l’imposition des sociétés.
Les sociétés monégasques doivent s’acquitter du plein impôt français sur les sociétés (33,33%) si plus de 25% de leur chiffre d’affaires provient de France. Ce qui limite l’intérêt de Monaco pour de nombreuses activités opérationnelles.
La majorité des résidents profitent du statut de resident monégasque, tout en exploitant leurs sociétés dans d’autres juridictions.
Résidence à Monaco : coûts, exigences et réalité
Devenir résident à Monaco est simple en théorie, mais très onéreux en pratique :
Exigences officielles :
- Justifier de ressources financières suffisantes
- Casier judiciaire vierge
- Assurance maladie
- Résidence à Monaco
Critères officieux et réalistes :
- Patrimoine d’au moins 1 million d’euros
- Dépôt bancaire de 500 000 à 1 000 000 d’euros auprès d’une banque monégasque
- Justificatif de location ou d’acquisition d’un bien immobilier à Monaco
C’est là que Monaco devient réellement coûteux : un studio commence à 1 million d’euros, les loyers à partir de 3 000 euros/mois. À cela s’ajoutent les plus hauts coûts de vie d’Europe.
Pour un couple, prévoyez au moins 200 000 à 300 000 euros annuels de frais de vie.
Pour qui Monaco est-il réellement indiqué ? Évaluation honnête
Monaco ne convient qu’à une cible très spécifique :
Monaco est idéal pour :
- Fortunés vivant de revenus passifs
- Entrepreneurs retirant plus de 500 000 euros par an
- Investisseurs à gros rendements de capital
- Ceux qui apprécient l’art de vivre monégasque
Monaco n’est pas recommandé pour :
- Entreprises opérationnelles actives dans l’UE
- Entrepreneurs de moins de 40 ans sans famille (trop calme)
- Personnes avec budget limité (< 1 million d’euros de patrimoine)
Exemple concret : Maria, entrepreneure tech de Hambourg, a vendu sa start-up pour 15 millions d’euros. Elle investit dans l’immobilier et des actions. En Allemagne, elle paierait 26,375% sur ces revenus, à Monaco 0%.
Sur 600 000 euros de gains annuels, elle économise 158 250 euros d’impôts. Même après les frais de vie monégasques, l’avantage reste net.
Dubaï : L’alternative fiscale moderne au Moyen-Orient
En deux décennies, Dubaï s’est métamorphosée d’une ville du désert en un hub d’affaires mondial. Pour les entrepreneurs allemands, l’émirat offre un cocktail unique : avantages fiscaux, infrastructures modernes et une grande ouverture culturelle.
Mais attention : depuis 2023, la donne a changé. Voici l’état actuel.
UAE Corporate Tax 2023 : Ce qui a changé pour les entrepreneurs allemands
La grande nouveauté a eu lieu en juin 2023 : les Émirats arabes unis ont introduit un impôt sur les sociétés. La fin du paradis fiscal ? Pas tout à fait.
Les nouveaux taux :
Tranche de bénéfice | Taux | Charge effective |
---|---|---|
0 – 375 000 AED (env. 100 000€) | 0% | 0% |
Au-delà de 375 000 AED | 9% | 9% sur la part concernée |
Concrètement : sur 200 000 euros de bénéfice annuel, vous paierez autour de 9 000 euros d’impôt – bien en-deçà des 30-33% allemands.
Par ailleurs, il n’y a toujours aucun impôt sur le revenu pour les particuliers. Vos distributions et salaires restent exonérés.
En plus, sont également absents :
- Impôt sur les plus-values
- Impôt sur les dividendes
- Droits de succession
- Impôt sur la fortune
Dubai Freezone vs. Mainland : explication fiscale
À Dubaï, il y a deux options d’enregistrement d’entreprise, qui impactent fiscalité et accès au marché :
Entreprise en Freezone :
- 100% de propriété étrangère autorisée
- Impôt sur les sociétés : 0% (pour les activités admissibles)
- Restriction : pas de business direct sur le marché domestique UAE
- Idéal pour : conseil, IT, e-commerce hors EAU
Entreprise Mainland :
- Plein accès au marché domestique
- Impôt sur les sociétés : 9% (dès 375 000 AED de profit)
- Propriété étrangère à 100% autorisée depuis 2021
- Idéal pour : commerce local, négoce, services aux EAU
Pour la majorité des entrepreneurs digitaux allemands, la Freezone reste la meilleure option : taux zéro et portée mondiale.
Options de visa et programmes de résidence à Dubaï
Dubaï facilite largement l’obtention de la résidence pour les entrepreneurs allemands :
Golden Visa (10 ans) :
- Pour investisseurs à partir de 2 millions AED (env. 540 000 euros)
- Pour entrepreneurs à projets innovants
- Pour talents hautement qualifiés
Visa investisseur (2-3 ans, renouvelable) :
- Investissement immobilier min. 1 million AED (env. 270 000 euros)
- Création d’entreprise avec capital minimum
- Compte bancaire à solde suffisant
Visa salarié :
- Via sa propre entreprise
- Salaire minimum : 4 000 AED (env. 1 080 euros)
- Assurance maladie requise
Le coût de la vie est plus modéré qu’à Monaco, mais plus élevé qu’en Allemagne. Comptez 80 000 à 120 000 euros annuels pour une famille vivant confortablement.
Andorre vs. Monaco vs. Dubaï : La comparaison fiscale honnête pour les entrepreneurs allemands
Passons au concret. Quelle option vous correspond réellement ? Voici une comparaison directe des trois micro-États.
Charge fiscale en comparaison directe : chiffres concrets
Examinons différents profils d’entrepreneurs et leur charge fiscale effective :
Scénario 1 : Consultant en ligne, 150 000 euros de bénéfice annuel
Juridiction | Impôt sociétés | Fiscalité sur distribution | Total impôts | Net disponible |
---|---|---|---|---|
Allemagne | 45 000€ (30%) | 27 700€ (26,4%) | 72 700€ (48,5%) | 77 300€ |
Andorre | 15 000€ (10%) | 0€ | 15 000€ (10%) | 135 000€ |
Monaco | 50 000€ (33%)* | 0€ | 50 000€ (33%) | 100 000€ |
Dubaï (Freezone) | 0€ | 0€ | 0€ | 150 000€ |
*Monaco : impôt sur les sociétés pour business opérationnel en Europe
Scénario 2 : Entrepreneur e-commerce, 500 000 euros de bénéfice annuel
Juridiction | Impôt sociétés | Fiscalité sur distribution | Total impôts | Net disponible |
---|---|---|---|---|
Allemagne | 150 000€ (30%) | 92 400€ (26,4%) | 242 400€ (48,5%) | 257 600€ |
Andorre | 50 000€ (10%) | 0€ | 50 000€ (10%) | 450 000€ |
Monaco | 166 500€ (33%)* | 0€ | 166 500€ (33%) | 333 500€ |
Dubaï (Mainland) | 36 750€ (9%) | 0€ | 36 750€ (7,4%) | 463 250€ |
Dubaï : 9% à partir de 100 000€, exonération prise en compte
Coût de la vie et dépenses cachées
La fiscalité n’est qu’un élément de l’équation. Les coûts de vie varient fortement :
Coût de la vie annuel (famille avec 2 enfants) :
Type de dépense | Andorre | Monaco | Dubaï |
---|---|---|---|
Appartement (150m²) | 36 000€ | 120 000€ | 48 000€ |
École internationale | 20 000€ | 35 000€ | 25 000€ |
Assurance maladie | 8 000€ | 12 000€ | 6 000€ |
Dépenses courantes | 36 000€ | 80 000€ | 40 000€ |
Total | 100 000€ | 247 000€ | 119 000€ |
D’autres facteurs à considérer :
- Andorre : Connexions aériennes limitées, petite communauté expat
- Monaco : Prix immobilier très élevé, ambiance très formelle
- Dubaï : Canicule l’été, adaptation culturelle nécessaire
Compatibilité business : Où pouvez-vous vraiment travailler ?
L’adéquation avec votre business varie considérablement :
Andorre :
- Fuseau horaire : identique à l’Allemagne
- Langues : catalan, espagnol, français
- Internet : Excellente qualité (100+ Mbit/s)
- Aéroports : Barcelone (2h), Toulouse (2,5h)
- Idéal pour : business en ligne orienté UE
Monaco :
- Fuseau horaire : identique à l’Allemagne
- Langues : français, anglais
- Internet : haut débit
- Aéroport : Nice (30 min)
- Idéal pour : gestion de patrimoine, investissements passifs
Dubaï :
- Fuseau horaire : +3h sur l’Allemagne
- Langues : anglais, arabe
- Internet : top niveau mondial (1000+ Mbit/s)
- Aéroports : liaisons mondiales
- Idéal pour : business global en ligne, trading
Pièges juridiques : Ce que les entrepreneurs allemands doivent surveiller avec les stratégies micro-États
Voici le point le plus crucial. Car des impôts bas ne servent à rien si, au bout du compte, vous rencontrez des problèmes avec le fisc allemand.
Laissez-moi expliquer les principaux pièges :
Imposition des revenus étrangers : le plus grand écueil expliqué
Le mécanisme d’imposition des revenus passifs étrangers (§§ 7-14 AStG, Allemagne) est la riposte allemande à l’optimisation fiscale internationale. Le principe : les bénéfices passifs de sociétés étrangères sont attribués au résident allemand comme s’il les percevait directement.
Quand ce mécanisme s’applique-t-il ?
- Vous détenez plus de 1% d’une société étrangère
- La société perçoit des revenus passifs (intérêts, dividendes, licences)
- La charge fiscale étrangère est inférieure à 25%
- Les revenus proviennent d’Allemagne ou sont « artificiellement » transférés
Exemple pratique : Vous créez une société à Andorre et lui prêtez, en tant que résident allemand, 500 000 euros à 5% d’intérêt. Les 25 000 euros d’intérêts seront fiscalisés en Allemagne – vous paierez l’impôt allemand comme si vous aviez touché directement ces intérêts.
Comment éviter cette imposition ?
- Vraie activité : Les bénéfices opérationnels n’entrent généralement pas dans ce cadre
- Délocalisation complète : Déplacer sa résidence et son activité
- Créer une substance réelle : Employés propres et bureau à l’étranger
- Utiliser les exceptions UE : Certaines structures européennes sont privilégiées
Conventions fiscales (DBA) et impact pratique
Les conventions fiscales (DBA) déterminent quel pays impose quel revenu. Pour les entrepreneurs allemands, voici les plus importantes :
DBA Allemagne-Andorre :
- En vigueur depuis 2022
- Bénéfices d’entreprise : taxation au siège effectif
- Dividendes : retenue à la source de 5% si participation >25%
- Intérêts/licences : retenue à la source de 10%
DBA Allemagne-Monaco :
- Très restrictif
- Nécessité de prouver sa résidence (plus de 183 jours à Monaco)
- Contrôle renforcé par le fisc allemand
DBA Allemagne-EAU :
- Règles modernes
- Bénéfices d’entreprise : au lieu de gestion effective
- Dividendes : retenue à la source de 5% en cas de participation
- Application effective depuis 2010
Exit Tax : quand devient-ce coûteux ?
En transférant votre résidence, vous risquez d’être soumis à la « Exit Tax » (§ 6 AStG, Allemagne). Elle s’applique si :
- Vous détenez plus de 1% d’une société de capitaux
- Votre participation vaut plus de 500 000 euros
- Vous quittez l’Allemagne
Conséquence : les plus-values latentes sont révélées et imposées comme si toutes les parts étaient vendues à leur valeur de marché.
Exemple : Thomas détient 100% de sa GmbH estimée à 2 millions d’euros (valeur comptable : 25 000 euros). En partant à Andorre, il devra payer env. 520 000 euros d’impôts sur 1 975 000 euros de plus-value latente.
Solutions envisageables :
- Demander un sursis : 7 ans de sursis sans intérêts possibles
- Report UE : En cas de départ dans un pays de l’UE, sursis souvent accordé
- Réorganisation : Réduire la participation avant le départ
Mise en œuvre pratique : Pas à pas vers la stratégie idéale en micro-États
La théorie, c’est bien, mais comment passer concrètement à l’action ? Voici ma méthode éprouvée en trois phases :
Phase 1 : Analyse de votre situation actuelle
Avant toute décision, commencez par dresser un diagnostic de votre situation. Posez-vous ces questions sincèrement :
Analyse fiscale :
- Quel est votre taux d’imposition actuel ? (tout inclus)
- Quel type de revenus percevez-vous ? (actifs vs passifs)
- Quelle est la structure de vos entreprises ?
- Quelles participations détenez-vous en direct ?
Analyse business :
- Où se situent vos clients principaux ?
- Avez-vous besoin d’une présence physique en Allemagne ?
- Votre modèle est-il vraiment international ?
- Quelles sont vos obligations de conformité ?
Facteurs personnels :
- Avez-vous une famille ? Des enfants scolarisés ?
- L’éloignement de l’Allemagne est-il un problème ?
- Prêt à résider 183+ jours/an à l’étranger ?
- Flexible sur la culture et la langue ?
Mon conseil : Tenez un « journal fiscal » sur trois mois. Notez toutes vos charges fiscales et demandez-vous à chaque fois : « Est-ce vraiment nécessaire ? »
Phase 2 : Choisir sa juridiction et préparer le terrain
Sur la base de cette analyse, sélectionnez la juridiction adaptée. Voici ma matrice de décision :
Optez pour Andorre si :
- Votre business vise essentiellement l’Europe
- Vos bénéfices opérationnels sont sous 1 million d’euros
- Vous voulez la proximité UE avec moins d’impôts
- La montagne et les petites communautés vous attirent
Choisissez Monaco si :
- Vous percevez surtout des revenus passifs (dividendes, intérêts)
- Votre patrimoine dépasse 2 millions d’euros
- Vous appréciez le style de vie luxueux
- Vous investissez principalement en immobilier ou actions
Préférez Dubaï si :
- Vous gérez un business digital mondial
- Votre clientèle est internationale
- Vous faites du e-commerce ou du trading
- Vous valorisez l’infrastructure moderne et la diversité culturelle
Préparatifs (6 à 12 mois avant le déménagement) :
- Audit juridique : Faites valider votre structure par un expert
- Séjour test : Passez 2 à 4 semaines dans le pays cible
- Réseautage : Contactez dès maintenant des avocats/experts locaux
- Financement : Sécurisez les fonds nécessaires
- Impliquer la famille : Parlez-en ouvertement à vos proches
Phase 3 : Installation et mise en place de la structure
Cela demande une planification rigoureuse et un timing précis. Ordre type :
Mois 1-2 :
- Constitution de la société
- Ouverture du compte bancaire
- Transfert progressif de l’activité
- Recherche de logement
Mois 3-4 :
- Demande de résidence
- Réduction des activités allemandes
- Transfert des contrats vers la nouvelle entité
- Organisation du déménagement
Mois 5-6 :
- Installation sur place
- Désinscription auprès des autorités allemandes
- Respect du critère des 183 jours
- Mise en route des nouvelles structures
Facteurs clés de succès :
- Créer une substance réelle : Activité véritable dans le pays choisi
- Documentation : Archiver chaque étape
- Compliance : Respecter toutes les obligations déclaratives
- Patience : Il faut 2 à 3 ans pour consolider la structure
Coûts typiques d’implémentation :
Poste de dépense | Andorre | Monaco | Dubaï |
---|---|---|---|
Conseil | 15 000€ | 25 000€ | 12 000€ |
Création de société | 5 000€ | 8 000€ | 3 000€ |
Démarches de résidence | 8 000€ | 15 000€ | 5 000€ |
Déménagement | 10 000€ | 20 000€ | 15 000€ |
Total | 38 000€ | 68 000€ | 35 000€ |
Ma conclusion personnelle
Après plus de 15 ans d’expérience dans les structures fiscales internationales, je peux vous l’affirmer : il n’existe pas de solution parfaite universelle.
Mais il existe la solution juste pour chacun.
Les stratégies micro-États fonctionnent toutes – à condition d’être adaptées à votre vie et votre activité. Elles exigent une planification sur le long terme et l’envie de sortir de sa zone de confort.
Ma recommandation ? Commencez par une analyse honnête de votre profil. Examinez les trois options en détail. Si tout cela vous semble trop complexe :
C’est exactement pour ça que je suis là.
En tant que mentor fiscal, je vous accompagne tout au long du processus – de la première analyse à la mise en place réussie. Car au fond, il ne s’agit pas seulement d’économies d’impôt. Il s’agit de liberté et d’autodétermination.
Prêt pour la prochaine étape ?
Votre RMS
Questions fréquemment posées (FAQ)
Puis-je exercer en même temps en Allemagne et dans un micro-État en tant qu’entrepreneur allemand ?
En principe, oui, mais cela se complique vite. Vous devez distinguer clairement où chaque activité est exercée. L’imposition des revenus étrangers et les règles d’établissement permanent peuvent annuler vos avantages fiscaux. Une séparation nette des activités est indispensable.
Combien de temps dois-je résider à l’étranger pour bénéficier des avantages fiscaux ?
Cela dépend de la convention fiscale concernée. En général, la règle des 183 jours s’applique : vous devez passer plus de 183 jours par an dans votre nouveau pays de résidence. Vous devez aussi y placer le centre de vos intérêts (famille, logement, vie sociale).
Qu’advient-il de ma GmbH allemande si je pars à l’étranger ?
Votre GmbH reste imposable de manière illimitée en Allemagne, même après votre départ. Au moment du départ, des plus-values latentes peuvent être imposées. Souvent, il est plus judicieux de transférer progressivement l’activité à une nouvelle structure étrangère, ou de liquider la GmbH allemande.
Quel est le vrai coût de la vie à Monaco comparé à l’Allemagne ?
La vie à Monaco coûte environ 3 à 4 fois plus cher qu’à Francfort ou Munich. Un 2-pièces se loue au minimum 5 000 euros, un dîner au restaurant dépasse vite 100 euros par personne. Pour un niveau de vie confortable en famille, prévoyez 15 000 à 20 000 euros par mois.
Puis-je conserver mon assurance santé allemande en partant à Dubaï ?
Non, en cas de déménagement définitif, la couverture maladie allemande s’arrête. Il faut souscrire une assurance internationale ou locale. À Dubaï, d’excellentes assurances privées coûtent environ 2 000 à 3 000 euros/an pour une couverture complète.
La stratégie micro-État est-elle pertinente pour les petits business (< 100 000€ de profit) ?
Cela dépend de vos priorités. Les économies d’impôt sont proportionnellement similaires mais le gain absolu est moindre. Il faut mettre en balance les frais (30 000 à 70 000 euros) et la charge initiale. Souvent, cela devient vraiment intéressant à partir de 150 000 euros de bénéfices annuels.
Que se passe-t-il si la loi fiscale change dans mon nouveau pays de résidence ?
La législation fiscale peut évoluer, c’est le risque inhérent à toute structure internationale. Il est primordial de rester flexible et de faire vérifier régulièrement sa structure. Diversifier son exposition peut aider : de nombreux entrepreneurs implanteront plusieurs « options » au cas où.
Puis-je facilement travailler avec des clients allemands en étant basé à Dubaï ?
Oui, Dubaï est une plateforme idéale pour le business international. Le décalage horaire (+3h) est parfaitement gérable. Beaucoup d’entrepreneurs allemands travaillent le matin (heure de Dubaï) avec l’Europe et l’après-midi avec l’Asie. L’infrastructure est premium – meilleure qu’en Allemagne.
Comment organiser la scolarité pour des enfants allemands dans ces micro-États ?
Chacune des trois destinations dispose d’écoles internationales proposant l’allemand. À Andorre, il existe une école allemande ; à Monaco, le Lycée Albert 1er propose des classes allemandes ; à Dubaï, plusieurs écoles internationales ou allemandes. Les frais varient de 15 000 à 35 000 euros/an et par enfant.
Quelle durée de séjour est requise chaque année dans chaque pays ?
Andorre : 90 jours pour la résidence passive, 183+ jours pour l’optimisation fiscale. Monaco : 183+ jours pour être résident fiscal. Dubaï : une entrée tous les 180 jours pour le visa, mais 183+ jours/an sont recommandés et Dubaï doit clairement être le centre de vie.