Vous faites face à lune des décisions les plus importantes de votre carrière dentrepreneur. Le choix de la bonne structure de holding peut vous permettre, en tant que PME allemande, déconomiser chaque année des montants à cinq ou six chiffres. Mais voici le hic : la plupart des entrepreneurs font ce choix à l’instinct.

C’est une erreur coûteuse.

Je constate chaque jour à quel point des entrepreneurs à succès doivent trancher entre la BV néerlandaise et la Cyprus Limited. Les deux structures offrent des avantages fiscaux significatifs par rapport à lAllemagne. Mais laquelle sadapte vraiment à votre modèle d’affaires ?

En tant que personne ayant moi-même construit différentes structures internationales, je peux vous assurer : ce sont les détails qui déterminent la réussite ou l’échec. C’est pourquoi, aujourd’hui, je vous emmène pour un tour d’horizon détaillé de ces deux options.

Oubliez les comparaisons superficielles. Nous allons étudier la réalité fiscale, les pièges juridiques et la mise en pratique concrète. À la fin, vous saurez exactement quelle structure est optimale pour votre situation.

Prêt(e) à prendre cette décision cruciale ?

Votre RMS

BV Pays-Bas vs. Cyprus Limited : Les bases pour les entrepreneurs allemands

Avant d’entrer dans les détails fiscaux, clarifions les fondements. La BV néerlandaise (Besloten Vennootschap) est l’équivalent aux Pays-Bas de la GmbH allemande. La Cyprus Limited Company correspond à la société britannique Limited.

Ces deux formes de sociétés conviennent parfaitement aux structures de holding. Autrement dit : vous détenez des participations dans d’autres sociétés et encaissez des dividendes, des redevances ou des produits de cession.

Pourquoi choisir une structure de holding étrangère ?

La réponse est simple : les sociétés de capitaux allemandes paient environ 30 % d’impôts sur les bénéfices. S’ajoute à cela l’impôt sur les dividendes de 26,375 %. Pour dimportantes distributions de bénéfices, la charge fiscale totale grimpe rapidement à plus de 50 %.

Une holding bien structurée aux Pays-Bas ou à Chypre peut réduire nettement cette charge. Mais – et c’est essentiel – seulement si la structure est mise en œuvre correctement et que toutes les exigences de substance sont respectées.

Les directives européennes : un tournant décisif

Les Pays-Bas comme Chypre sont membres de l’Union européenne. Les deux bénéficient donc de directives communautaires majeures :

  • Directive mère-fille : Les dividendes entre sociétés de lUE sont en principe exonérés de retenue à la source
  • Directive intérêts-redevances : Les intérêts et redevances circulent au sein de l’UE sans retenue à la source
  • Directive fusion : Les restructurations peuvent être effectuées en neutralité fiscale

Ces directives expliquent pourquoi les structures de holding de l’UE sont souvent supérieures à celles de pays tiers comme Dubaï ou Singapour. En outre, les deux pays ont conclu avec l’Allemagne des conventions fiscales particulièrement avantageuses.

Exigences de substance : le facteur-clé de réussite

Voici le point capital. Les deux structures ne fonctionnent que si vous pouvez attester dune véritable substance économique. Cela signifie :

Exigence BV Pays-Bas Cyprus Limited
Direction sur place Au moins 50 % des décisions Majorité des décisions du conseil
Bureaux/Locaux Bureaux professionnels appropriés Bureau physique nécessaire
Personnel local Selon l’activité 1 à 3 salariés Au moins 1 salarié qualifié
Clôture de l’exercice Selon les normes néerlandaises Selon les normes internationales

Ces exigences de substance ne sont pas une contrainte. Elles sont votre protection contre de futurs litiges avec l’administration fiscale allemande. Faire des économies sur ce point, c’est payer le double plus tard.

Avantages fiscaux de la BV néerlandaise pour les structures de holding

Les Pays-Bas se sont imposés depuis des décennies comme la destination leader pour les holdings. Ce n’est pas un hasard. Le système fiscal hollandais offre plusieurs dispositifs attractifs pour ce type d’activités.

Participation Exemption : la voie royale pour les dividendes

Le régime de « Participation Exemption » (Deelnemingsvrijstelling) est le cœur de toute structure BV de holding. Les dividendes et plus-values sur cessions provenant de participations qualifiées sont exonérés d’impôt à 100 %.

Qu’entend-on par « participation qualifiée » ? Vous devez détenir au moins 5 % des parts. Il ne peut pas s’agir d’un simple placement financier. Pour des participations actives, cela ne pose normalement pas de problème.

Exemple chiffré : votre filiale allemande verse 500.000 € de dividende. Une société holding allemande (GmbH) devrait payer 26,375 % d’impôt sur les revenus de capitaux : soit 131.875 €. La BV néerlandaise ? Zéro impôt.

Impôt sur les sociétés : 25,8 % sur les bénéfices d’exploitation

Les bénéfices opérationnels de la BV subissent l’impôt sur les sociétés néerlandais. Le taux standard est de 25,8 % (2024). Sur les premiers 200.000 € de bénéfices, le taux réduit s’élève à 19 %.

Ce taux n’a rien de spectaculaire au premier abord. Mais en réalité, les holdings purs génèrent généralement peu de bénéfices opérationnels. Les gains principaux proviennent de dividendes et plus-values, exonérés d’impôt.

Retenue à la source sur dividendes sortants

Point important : les Pays-Bas appliquent en principe une retenue de 15 % sur les dividendes sortants. Mais : pour les actionnaires allemands, cette retenue est ramenée à 5 % grâce à la convention fiscale.

Mieux : en tant que particulier allemand détenant moins de 5 % de la BV et en déclarant vos impôts en Allemagne, la retenue hollandaise est entièrement imputable sur votre impôt allemand.

Advance Tax Rulings : sécurité juridique pour structures complexes

L’administration fiscale néerlandaise propose ce qu’on appelle des Advance Tax Rulings (ATRs). Vous pouvez ainsi obtenir à l’avance une confirmation contraignante du traitement fiscal de transactions précises.

Ces rulings sont une vraie mine d’or. Ils garantissent votre sécurité fiscale pour cinq ans. Particulièrement incontournable en cas de structures de holding multi-niveaux.

Les coûts d’un ATR se situent autour de 15 000 à 25 000 €. Cela semble élevé, mais pour des holdings importantes c’est un investissement vite rentabilisé.

Innovation Box : avantages supplémentaires pour les entreprises axées sur la PI

Si votre groupe développe de la propriété intellectuelle, l’Innovation Box hollandaise propose un bonus : les revenus de licences issus de brevets, logiciels ou savoir-faire développés par vous sont imposés à seulement 9 % effectifs.

Ce dispositif fonctionne aussi via des structures de holding. Votre société allemande transfère ses droits PI à la BV néerlandaise, qui les concède à ses filiales opérationnelles.

Cyprus Limited : Bénéfices européens et optimisation fiscale en détail

Chypre est l’étoile montante discrète des centres de holding de l’UE. Si les Pays-Bas séduisaient historiquement surtout les grands groupes, Chypre offre désormais de sérieux atouts pour les structures de taille intermédiaire.

Impôt sur les sociétés : 12,5 % – mais seulement sur certains gains

Le taux chypriote de 12,5 % est déjà nettement plus attrayant que les 30 % allemands. Mais ce n’est qu’un début : les activités de holding bénéficient d’exonérations étendues.

Les revenus suivants sont exonérés :

  • Dividendes issus de participations (nationales ou étrangères, sans seuil minimum)
  • Plus-values sur cessions de parts de sociétés
  • Valeurs mobilières détenues à long terme
  • Intérêts provenant de prêts à long terme consentis à des filiales

En clair : une Cyprus Limited holding ne paie quasiment aucun impôt à Chypre sur ses revenus typiques.

Intellectual Property Box : encore plus avantageuse que celle des Pays-Bas

L’IP Box chypriote est l’une des plus attractives d’Europe. Les recettes de licences sur la propriété intellectuelle ne sont taxées qu’à 2,5 % effectifs – moins de la moitié du taux néerlandais.

Les critères d’éligibilité y sont aussi moins stricts. Il suffit que les droits PI soient développés ou substantiellement améliorés à Chypre – pas besoin de création intégrale locale.

Aucune retenue à la source sur les dividendes sortants

Ici, Chypre offre un avantage net sur les Pays-Bas. Les sociétés chypriotes ne prélèvent pas de retenue à la source sur dividendes sortants. La structure est donc simplifiée et la charge fiscale réduite.

Pour un actionnaire allemand, cela signifie : les dividendes parviennent en Allemagne sans retenue. Ils sont alors soumis à l’imposition classique en Allemagne.

Defense Levy : Le coût caché

Mais attention : Chypre prélève un Defense Levy de 17 % sur les intérêts, dividendes et loyers reçus par des résidents chypriotes. La règle s’applique aussi aux sociétés chypriotes.

Cela ne concerne toutefois que les dividendes versés à des actionnaires chypriotes. Pour les actionnaires allemands ou holdings étrangères, cet impôt est en général sans conséquence.

Notional Interest Deduction : déductions d’intérêts fictifs sur fonds propres

Chypre propose une mesure unique : la Notional Interest Deduction (NID). Vous pouvez déduire des intérêts fictifs sur vos fonds propres, à un taux basé sur les obligations d’État à 10 ans majoré de 5 %.

Avec dimportants apports en capital, cela permet de réduire la charge fiscale déjà basse, voire de générer des déficits reportables sur les exercices suivants.

Conventions fiscales : L’atout caché de Chypre

Chypre dispose d’un des réseaux de conventions fiscales (DBA) les plus vastes au monde. Plus de 60 pays sont concernés – dont les Émirats, la Russie ou encore l’Inde.

De quoi faire de la Cyprus Limited un véhicule idéal pour des structures globales au-delà de l’Europe.

Comparatif des structures de holding : application pratique pour les entreprises moyennes

La théorie c’est une chose… Mais comment ces structures fonctionnent-elles en pratique ? Laissez-moi vous présenter trois scénarios typiques de PME.

Scénario 1 : Entreprise logicielle avec 2 Mio € de bénéfices annuels

Supposons que vous dirigiez une société logicielle prospère. Votre GmbH allemande dégage 2 Mio € de bénéfices chaque année. Vous souhaitez retirer 1,5 Mio € sous forme de dividende.

Situation actuelle (Allemagne) :

  • Impôt sur les sociétés : 2.000.000 × 30 % = 600.000 €
  • Prélèvement sur dividendes : 1.400.000 × 26,375 % = 369.250 €
  • Montant net restant : 1.030.750 €
  • Charge fiscale totale : 48,5 %

Avec une BV néerlandaise :

  • La GmbH allemande distribue à la BV (pas de prélèvement allemand si > 10 % de participation)
  • La BV paie 5 % de retenue néerlandaise : 1.400.000 × 5 % = 70.000 €
  • En distribuant au particulier : 1.330.000 × 26,375 % = 350.838 €
  • Net final : 979.162 €
  • Économie : 51.588 € par an

Avec une Cyprus Limited :

  • Dividende reçu par la Cyprus Limited exonéré dimpôt
  • Aucune retenue à la source chypriote
  • En distribuant au particulier : 1.400.000 × 26,375 % = 369.250 €
  • Net final : 1.030.750 €
  • Économie : identique au statu quo, mais gain de flexibilité européenne pour vos futures structures

Scénario 2 : Société de conseil avec redevances de PI

Vous avez mis au point une méthode de conseil à succès, concédée sous licence à des franchisés. Redevances annuelles : 800.000 €.

Avec une BV néerlandaise (Innovation Box) :

  • Imposition effective : 800.000 × 9 % = 72.000 €
  • Sur la distribution : 26,375 % supplémentaires sur le dividende net
  • Charge totale : env. 31 %

Avec une Cyprus Limited (IP Box) :

  • Imposition effective : 800.000 × 2,5 % = 20.000 €
  • Pas de retenue sur dividendes sortants
  • Sur la distribution : 26,375 % sur le dividende net
  • Charge totale : env. 28 %

L’avantage de Chypre pour les modèles d’affaires axés sur la propriété intellectuelle se confirme ici.

Scénario 3 : Anticipation dun exit pour une entreprise familiale

Dans 5 ans, vous prévoyez de vendre votre société pour 10 millions d’euros. La plus-value attendue est de 8 millions.

Sans structure holding :

  • Imposition privilégiée selon § 16 EStG : env. 30 % sur la plus-value
  • Impôt sur la vente : 2,4 millions

Avec une holding (Pays-Bas ou Chypre) :

  • Les parts sont détenues par la holding
  • La plus-value est exonérée (Participation Exemption ou exonération chypriote)
  • Impôt : 0 € au niveau de la holding
  • Imposition survenant seulement lors de la distribution au particulier

Cette structure offre une flexibilité maximale. Vous pouvez choisir librement le moment de la distribution et exploiter des marges de manœuvre fiscales.

Quand chaque structure a-t-elle du sens ?

La BV néerlandaise convient pour :

  • Grandes structures de holding comptant plusieurs filiales
  • Groupes internationaux
  • Entreprises avec financements complexes
  • Patrimoines familiaux de long terme

La Cyprus Limited convient pour :

  • Modèles économiques centrés sur la PI
  • Structures de holding simples
  • Entreprises actives hors de l’UE
  • PME à la recherche de rentabilité

Cadre juridique et exigences de conformité

C’est ici que les différences apparaissent. Les deux structures ne fonctionnent que si vous prenez le cadre juridique au sérieux. Toute négligence conduit à de coûteuses discussions avec les autorités fiscales.

Imposition des sociétés étrangères contrôlées : l’épée de Damoclès allemande

La règle d’imposition des sociétés étrangères contrôlées (§§ 7-14 AStG) est votre principale menace. Elle s’applique si la société étrangère est considérée comme une « société intermédiaire ».

C’est le cas si :

  • Des associés allemands détiennent plus de 50 % des parts ET
  • La société étrangère réalise plus de 30 % de revenus passifs ET
  • L’imposition étrangère est inférieure à 25 %

Dans les deux formes, il est donc impératif d’éviter que la holding ne soit considérée comme une « société boîte-aux-lettres ».

Exigences de substance en détail

Pour la BV néerlandaise :

Les autorités néerlandaises ont défini clairement leurs critères : vous devez attester :

  • Direction qualifiée : Au moins un gérant qualifié localement
  • Ressources humaines adéquates : 1 à 3 ETP selon la complexité
  • Bureaux adaptés : Bureaux propres ou loués de longue durée
  • Comptabilité locale : Tenue selon les normes des Pays-Bas
  • Réunions sur place : La majorité des décisions prise aux Pays-Bas

Pour la Cyprus Limited :

Chypre exige des critères similaires, parfois plus souples :

  • Résidence de la direction : Majorité locale OU gestion centralisée à Chypre
  • Présence physique : Bureaux et moyens de communication sur place
  • Personnel local : Au moins un salarié qualifié doté des pouvoirs nécessaires
  • Conformité annuelle : Bilan, déclarations fiscales, preuve d’enregistrement

Economic Substance Regulations

En réponse à la critique internationale, ces deux États ont renforcé leurs règlements relatifs à la substance économique. Pour les holdings, cela implique :

Exigence Pays-Bas Chypre
Activité minimale Décisions stratégiques sur place Contrôle/gestion des participations
Personnel local Un ETP pour chaque 10 Mio € gérés Adéquation selon la complexité
Dépenses opérationnelles Proportionnelles à l’activité Rémunération de marché
Documentation Archives détaillées de toutes décisions Rapport annuel sur l’activité économique

Obligations déclaratives en Allemagne

En tant qu’actionnaire allemand, vous faites face à de nombreuses obligations :

Déclarations de l’Außensteuergesetz :

  • Participation > 10 % dans toute société étrangère
  • Déclaration annuelle avant le 31 juillet de l’année suivante
  • Pièce jointe : bilan de la société étrangère

Revenus de capitaux étrangers :

  • Déclaration des dividendes et plus-values dans votre déclaration fiscale
  • Imputation des retenues étrangères
  • Justification de la correcte imposition

Omettre ces déclarations vous expose à de fortes amendes.

Clauses anti-abus dans les conventions fiscales

Pays-Bas et Chypre ont récemment renforcé les clauses anti-abus de leurs conventions fiscales. Celles-ci visent à éviter que les conventions soient utilisées à mauvais escient.

L’élément central est le « Principal Purpose Test » : si le but principal dune structure est de profiter d’un avantage conventionnel, cet avantage peut être refusé.

Il est donc crucial que votre holding réponde à de réelles justifications économiques, et pas à une simple optimisation fiscale.

Coûts et efforts : À quoi devez-vous vous attendre ?

Parlons franchement. Une structure de holding professionnelle coûte de l’argent. Faire des économies ici revient cher à long terme. Voici les vrais coûts de chaque option.

Coûts de constitution comparés

Poste de coût BV Pays-Bas Cyprus Limited
Capital minimum 0,01 € (recommandé : 18 000 €) 1.000 €
Frais de notaire 800-1.200 € 500-800 €
Droits d’enregistrement 50 € 350 €
Honoraires de conseil 8.000-15.000 € 5.000-10.000 €
Advance Tax Ruling 15.000-25.000 € (optionnel) Non disponible
Total hors ATR 9.000-17.000 € 6.000-12.000 €

Les honoraires de conseil varient fortement selon la complexité de votre structure. Pour de simples holdings, vous serez dans la fourchette basse. Les structures multi-pays complexes sont beaucoup plus coûteuses.

Coûts annuels récurrents

BV néerlandaise :

  • Cabinet fiscal : 8.000-15.000 € pour le bilan et la déclaration
  • Direction sur place : 25.000-40.000 € (selon l’effort requis)
  • Bureaux : 3.000-8.000 € (en fonction de la taille et de la localisation)
  • Autres frais : 2.000-5.000 € (assurances, licences, etc.)
  • Total : 38.000-68.000 € par an

Cyprus Limited :

  • Cabinet fiscal : 5.000-10.000 €
  • Direction sur place : 15.000-25.000 €
  • Bureaux : 2.000-5.000 €
  • Autres coûts : 1.500-3.000 €
  • Total : 23.500-43.000 € par an

Ces montants peuvent sembler élevés. Mais gardez à l’esprit : avec une économie fiscale de 100.000 € par an, l’investissement est rentabilisé en quelques mois.

Analyse du seuil de rentabilité : à partir de quand la structure est-elle rentable ?

En règle générale :

La Cyprus Limited devient vraiment pertinente à partir de :

  • 200 000 € de dividendes annuels ou
  • plus-value > 1 Mio € ou
  • redevances > 150 000 € par an

Bénéfice dune BV néerlandaise à partir de :

  • 400 000 € de dividendes annuels ou
  • holdings complexes à plusieurs étages ou
  • constitution d’un patrimoine > 5 Mio €

En-deçà de ces seuils, les coûts couvrent difficilement les économies d’impôt générées. Il vaut mieux, alors, privilégier les solutions simples.

Éviter les frais cachés

D’après mon expérience, voici les pièges les plus fréquents :

Substance insuffisante : Économiser sur le personnel ou les bureaux finit par devenir une source de risques majeurs avec les autorités. Comptez vite 50.000 à 100.000 € de frais de conseil supplémentaires.

Conseil fiscal inadapté : J’ai vu des structures complètement mal mises en place. Leur correction a coûté plus cher qu’une nouvelle création.

Documentation lacunaire : Des dossiers incomplets exigent des heures de retraitement. En cas de contrôle, l’addition grimpe vite.

C’est pourquoi mon conseil : investissez dès le départ dans une exécution professionnelle. À long terme, cela vous fera économiser beaucoup d’argent et de soucis.

Mon conseil : quelle structure pour quel type dentrepreneur ?

Après 15 ans dexpérience avec des structures fiscales internationales, je vous l’affirme : la solution « parfaite » n’existe pas. Il n’y a que la solution optimale pour VOTRE situation.

Laissez-moi vous présenter ma matrice de décision :

Vous êtes le Pragmatique : Cyprus Limited

Votre profil :

  • Bénéfice annuel entre 200.000 et 1.000.000 €
  • Structure d’entreprise simple à intermédiaire
  • Vous recherchez le maximum d’optimisation fiscale pour une complexité minimale
  • Composante PI dans votre modèle économique
  • Maîtrise des coûts impérative

Pourquoi Chypre est faite pour vous :

La Cyprus Limited offre le meilleur rapport qualité/prix. Avec des frais annuels d’environ 25.000-35.000 €, vous économisez souvent 50.000 à 200.000 € d’impôts par an. La structure reste claire et l’appartenance à l’UE vous garantit la sécurité juridique.

En outre, l’IP Box très avantageuse (2,5 % d’imposition sur les redevances) est particulièrement attrayante si vous exploitez un logiciel, du savoir-faire ou des droits de marque.

Vous êtes le Stratège : BV néerlandaise

Votre profil :

  • Bénéfice annuel > 1.000.000 €
  • Groupes complexes ou développement planifié
  • Patrimoine familial à long terme / succession
  • Activités internationales au-delà de l’UE
  • Pas dobstacle aux investissements initiaux importants

Pourquoi choisir les Pays-Bas :

La BV néerlandaise est la référence pour les holdings de grande taille. Réseau conventionnel étendu, possibilité d’Advance Tax Rulings et longue expérience en font le choix numéro un pour les structures complexes.

Particulièrement pour les sociétés valant plus de 10 millions d’euros ou avec un exit envisagé, l’exonération sur les participations (Participation Exemption) offre des atouts imbattables.

Vous êtes le Digital pro : approche flexible

Votre profil :

  • Entreprise digitale à portée mondiale
  • Croissance rapide, avenir incertain
  • Déjà actif à l’international
  • Forte composante PI (logiciel, formations en ligne, etc.)

Ce que je recommande :

Démarrez par une Cyprus Limited pour la gestion de votre PI. Vous accédez ainsi immédiatement à des avantages fiscaux tout en maîtrisant vos coûts. En cas de croissance, vous pourrez toujours intégrer une BV néerlandaise au sommet de la structure.

Cette démarche par étapes minimise votre risque et maximise la flexibilité.

Vous êtes le Prudent : optimiser lAllemagne

Votre profil :

  • Bénéfice annuel < 200.000 €
  • Réticent(e) face aux structures internationales
  • Fort ancrage régional
  • Volume de conformité minimal recherché

Mon conseil sincère :

Restez provisoirement en Allemagne. Optimisez via provisions, prévoyance d’entreprise, autres outils légaux. Une structure de holding étrangère grèverait vos économies.

Reconsidérez la question dès que vos bénéfices dépassent durablement 300 000 €.

Le timing est primordial

Beaucoup l’ignorent : la question du bon moment pour structurer.

Idéal : Avant le prochain cycle de croissance ou un exit prévu. La structure déploie tout son effet sur les gains futurs.

Difficile : Optimiser rétrospectivement l’existant : peu de marges de manœuvre.

Trop tard : Juste avant un exit ou en cas de contrôle fiscal. Cela ressemblerait à une fuite fiscale…

Mes trois conseils majeurs

1. Pensez cycle de vie, pas trimestre
Une holding est un choix de long terme. L’investissement initial n’est amorti qu’après 2-3 ans, mais les avantages durent des décennies.

2. La substance n’est pas négociable
Quelle que soit la structure choisie, investissez dans la substance réelle. Les 30.000 à 50.000 € par an seront votre meilleur investissement.

3. Prévoyez les stratégies d’exit dès le départ
Les deux formes offrent de la flexibilité pour l’avenir. Mais à condition d’y penser dès la mise en place. Changer a posteriori coûte toujours plus cher.

Des questions sur votre cas particulier ? Le choix entre BV néerlandaise et Cyprus Limited est complexe, mais avec un conseil avisé, vous trouverez la solution optimale pour vos besoins.

Votre RMS

Questions fréquemment posées

Puis-je combiner les deux structures ?

Oui, c’est même très pertinent pour des organisations d’envergure. Une BV néerlandaise en tête de groupe et une Cyprus Limited dédiée à la PI se complètent parfaitement. Vous profitez ainsi des avantages des deux systèmes.

Combien de temps faut-il pour constituer une BV ou une Limited ?

Une Cyprus Limited peut être opérationnelle en 2-3 semaines. Pour une BV néerlandaise, il faut compter 4 à 6 semaines. Pour les structures complexes avec Advance Tax Ruling, cela peut durer 3 à 4 mois.

Dois-je être personnellement sur place ?

Non, mais une présence régulière appuie la position de substance. 4 à 6 visites annuelles pour réunions de direction et décisions stratégiques sont recommandées. Tout peut toutefois être géré digitalement.

Que se passe-t-il en cas de scénario type Brexit ?

Les deux pays sont des membres stables de l’UE. Le risque d’une sortie est quasi nul. Pensez néanmoins à prévoir des clauses de sortie dans vos contrats.

Puis-je transformer ma GmbH allemande existante ?

Une transformation directe est complexe et rarement recommandée. Il est préférable de fusionner la GmbH allemande avec la nouvelle holding. Cela peut se faire en neutralité fiscale, mais nécessite une planification soignée.

Comment sécuriser la substance à moindre coût ?

Passez par des Corporate Service Providers proposant des packs. Un prestataire expérimenté pourra gérer la direction, la comptabilité et le bureau pour 20.000-30.000 € par an. C’est plus économique que construire vos propres infrastructures.

Quid de la future taxe minimale européenne ?

La taxe minimale de 15 % concerne uniquement les groupes dépassant 750 Mio € de chiffre d’affaires. Les PME ne sont donc pas concernées. Même si elle s’élargissait, les deux pays laissent encore assez de flexibilité en pratique.

Les structures restent-elles légales après l’initiative BEPS ?

Oui, tant que vous prouvez de vraies activités économiques. La BEPS vise les pratiques de grandes multinationales, pas les holdings légitimes de taille moyenne dotées de substance réelle.

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