La semaine dernière, un entrepreneur m’a demandé : « Richard, tout le monde parle de Dubaï et de Chypre. Mais Malte alors ? »

Et voici la réponse :

Malte est le secret le mieux gardé d’Europe en matière de structuration Family Office. Alors que la concurrence se focalise sur les destinations connues, Malte offre un taux effectif d’imposition de 5 %, au cœur de l’UE.

Vous pensez que c’est trop beau pour être vrai ?

Moi aussi, au début. Jusqu’au moment où j’ai monté la première structure pour un client. Aujourd’hui, nous gérons, via cette structure maltaise, un patrimoine à huit chiffres. 100 % légal, parfaitement conforme à la réglementation européenne.

Voyons ensemble comment fonctionnent les structures Family Office à Malte. Non pas comme un conseiller théorique, mais en tant que praticien, qui met ces structures en place chaque jour.

C’est-à-dire : je vais vous montrer non seulement le « quoi », mais surtout le « comment ».

Prêt(e) pour un voyage au cœur de l’optimisation fiscale européenne ?

Malta Family Office : Ce que vous devez savoir sur le taux effectif dimposition de 5 %

Avant d’entrer dans le détail, clarifions un malentendu. Un Family Office n’est pas réservé aux ultra-riches. À Malte, vous pouvez en bénéficier dès 1,2 million d’euros d’actifs.

Qu’est-ce qu’un Family Office à Malte ?

Un Malta Family Office est une société de gestion de patrimoine professionnel, dédiée exclusivement à vos actifs privés. En d’autres termes : gestion de placements, planification fiscale, transmission patrimoniale et services administratifs, le tout intégré.

L’avantage ? Malte propose l’un des régimes fiscaux les plus attractifs d’Europe pour les Family Offices.

Mais comment cela fonctionne-t-il précisément ?

La règle des 6/7 de Malte : au cœur des avantages fiscaux

Malte dispose d’un système unique dit « règle des 6/7 ». Concrètement :

  • Impôt sur les sociétés : 35 % sur tous les bénéfices (cela semble élevé, patientez…)
  • Remboursement d’impôt : 6/7 de l’impôt payé est restitué aux actionnaires
  • Charge fiscale effective : 5 % sur les bénéfices distribués
  • Gains en capital : 0 % d’impôts pour les sociétés non résidentes

Un exemple : sur 100 000 € de bénéfices, vous versez d’abord 35 000 € d’impôt sur les sociétés. Mais vous récupérez 30 000 €. Votre charge fiscale réelle ? 5 000 €.

Soit un taux effectif de 5 %.

Conformité UE : l’atout décisif

Voilà ce qui est crucial : contrairement à bien d’autres juridictions à faible fiscalité, Malte est membre de l’Union européenne à part entière. Ce qui signifie :

  • Accès automatique au marché unique européen
  • Pas de souci de liste noire auprès des banques allemandes
  • Application de la directive Mère-Fille européenne
  • Plus de 70 conventions de non-double imposition

De plus, vous bénéficiez de la libre circulation en tant que citoyen de l’UE. Vous pouvez vous installer à Malte à tout moment sans longues formalités de visa.

Exigences minimales : ce dont vous avez besoin

Malte fixe des critères stricts pour les Family Offices :

Critère Minimum Recommandation
Patrimoine sous gestion 1,2 Mio. EUR 2+ Mio. EUR
Capital social 125 000 EUR 200 000 EUR
Administrateur local Obligatoire Prestataire professionnel
Locaux dédiés Oui Espace partagé suffisant

Ces barrières sont délibérément élevées. Malte veut des Family Offices sérieux, pas de société boîte-aux-lettres.

Malta Family Office : Mise en place des structures étape par étape

Place à la pratique. Voici comment structurer un Malta Family Office, une organisation que j’utilise pour 80 % de mes clients fortunés.

La structure optimale d’un Malta Family Office

Un Family Office maltais typique repose sur trois niveaux :

  1. Malta Holding Company : votre société mère
  2. Malta Trading Company : activités opérationnelles (si nécessaire)
  3. Licence Family Office : gestion de patrimoine professionnelle

Pourquoi cette organisation ? Elle isole les risques opérationnels de votre patrimoine privé, tout en optimisant la fiscalité à chaque étage.

Étape 1 : Création de la société à Malte

Première action : fonder votre société mère à Malte. Généralement, comptez 7 à 10 jours ouvrés et un budget d’environ 3 500 €.

Il vous faudra :

  • Au moins 1 164 € de capital social
  • Un siège social enregistré maltais
  • Au moins un administrateur local
  • Un secrétaire de société titulaire d’une qualification maltaise

Astuce pratique : faites appel à un prestataire de services agréé pour le poste d’administrateur, env. 2 400 €/an, pour bien cadrer l’ensemble.

Étape 2 : Demande de Licence Family Office

L’autorité compétente est la MFSA (Malta Financial Services Authority). Le processus dure de 3 à 6 mois.

La MFSA examine notamment :

  • Fit and Proper Test : dirigeants appropriés ?
  • Business Plan : stratégie de gestion du patrimoine ?
  • Dispositif de conformité : contrôles suffisamment rigoureux ?
  • Ressources financières : capital social suffisant ?

Frais de licence : 2 330 € uniques + 1 165 €/an.

Étape 3 : Demande de Tax Ruling

C’est ici que tout se joue : vous pouvez solliciter une « tax ruling » auprès des autorités fiscales maltaises, qui vous garantit la sécurité juridique dans votre planification.

Le tax ruling officialise :

  • Votre taux effectif à 5 %
  • L’éligibilité à la règle des 6/7
  • L’exonération sur les gains en capital
  • Le régime pour les revenus étrangers

Coût : 5 000 à 8 000 €. En contrepartie : 5 ans de sécurité juridique.

Banques et exigences de substance

Malte exige une activité économique réelle, c’est-à-dire :

  • Compte bancaire local : au moins dans une banque maltaise
  • Locaux : pas nécessairement grands, mais réels
  • Personnel local : au moins un employé qualifié
  • Réunions du conseil : tenues régulièrement à Malte

Beaucoup de clients optent pour des bureaux partagés, env. 600 €/mois, ce qui remplit toutes les exigences de substance.

Malte vs Dubaï vs Chypre : Comparaison des places Family Office

La question revient sans cesse : « Richard, pourquoi Malte et pas Dubaï ou Chypre ? »

Bonne question. Regardons les chiffres.

Comparatif fiscal : les faits

Lieu Impôt sur les sociétés Taux effectif Gains en capital Impôt sur la fortune
Malte 35 % (6/7 remboursés) 5 % 0 % 0 %
Dubaï (DIFC) 9 % 9 % 0 % 0 %
Chypre 12,5 % 12,5 % 0 % 0 %
Allemagne 30-33 % 30-33 % 26,375 % 0 %

À première vue, Malte l’emporte largement. Mais d’autres aspects comptent.

Dubaï DIFC : l’outsider et ses limites

Dubaï applique une société à 9 % depuis 2023. Pour les Family Offices, il existe des dérogations, mais elles sont complexes.

Atouts de Dubaï :

  • Pas d’impôt sur le revenu des personnes physiques
  • Infrastructures bancaires de pointe
  • Golden Visa Program
  • Emplacement stratégique entre l’Europe et l’Asie

Limites de Dubaï :

  • Coût de la vie élevé (30 à 50 % supérieur à l’Europe)
  • Exigences de substance très strictes
  • Pas d’accès automatisé au marché européen
  • Risque de liste noire auprès des banques allemandes

De plus, vous devez résider au moins 90 jours/an à Dubaï. Ce mode de vie ne convient pas à tout le monde.

Chypre : un classique de l’UE sous pression

Chypre a longtemps été la référence pour la planification fiscale intra-européenne. Mais la donne a changé.

Pourquoi Chypre perd en attractivité :

  • 12,5 % d’impôt sur les sociétés sans remboursement
  • Renforcement des exigences de substance depuis 2019
  • Problèmes d’image après les affaires de Cum-Ex
  • Pression accrue de l’UE sur la « planification agressive »

Chypre conserve toutefois des avantages : appartenance à l’UE, système juridique stable, faible imposition des particuliers sous régime Non-Dom.

Malte : le juste équilibre pour l’entrepreneur européen

Pourquoi Malte est-elle si régulièrement recommandée ? C’est le compromis idéal.

Les plus de Malte :

  • Taux effectif le plus bas de l’UE (5 %)
  • Membre plein de l’UE depuis 2004
  • Système de droit anglais (Common Law)
  • Coût de la vie raisonnable
  • 300 jours de soleil par an
  • Vols courts pour l’Allemagne (2h30)

En outre, Malte est à taille humaine : on identifie vite les bons interlocuteurs.

Style de vie : où voulez-vous vivre ?

L’optimisation fiscale ne se résume pas aux chiffres. C’est aussi une question de mode de vie.

Malte est faite pour vous si :

  • Vous souhaitez rester en Europe
  • Vous appréciez le climat méditerranéen
  • Vous préférez les environnements à taille humaine
  • Vous voyagez régulièrement vers/depuis l’Allemagne

Dubaï conviendra mieux si :

  • Vos affaires sont particulièrement tournées vers l’Asie
  • Vous aimez le luxe et le faste
  • Vous êtes prêt à déménager votre résidence principale
  • Vous acceptez une présence effective de 90 jours/an

Malta Family Office : Budget et calendrier pour High-Net-Worth Individuals

Passons aux chiffres. Quel est le vrai coût d’un Family Office à Malte ? Voici une estimation réaliste, basée sur l’expérience terrain – sans surprises cachées.

Coûts de création : l’investissement initial

Pour structurer un Malta Family Office, prévoyez le budget suivant :

Poste Coût Délais
Création de société 3 500 EUR 7-10 jours
Licence Family Office 15 000 EUR 3-6 mois
Tax Ruling 7 500 EUR 2-3 mois
Conseil juridique & fiscal 12 000 EUR En parallèle
Mise en conformité initiale 8 000 EUR 1-2 mois
Total mise en place 46 000 EUR 6-8 mois

Cela peut sembler élevé ? Considérez-le comme un investissement. Sur 2 millions d’euros gérés, vous économisez ~50 000 €/an d’impôt par rapport à l’Allemagne.

Coûts récurrents : ce qu’il faut prévoir annuellement

Un Family Office n’est pas un investissement « set and forget ». Il requiert une gestion professionnelle.

Charges annuelles fixes :

  • Licence MFSA : 1 165 EUR
  • Secrétariat juridique : 2 400 EUR
  • Services d’administrateur : 3 600 EUR
  • Location de bureaux : 7 200 EUR
  • Comptabilité & fiscalité : 6 000 EUR
  • Juridique & conformité : 4 800 EUR
  • Frais bancaires : 1 200 EUR

Total annuel : 26 365 EUR

À cela s’ajoutent des frais variables pour la gestion d’investissements (en général 0,5-1 % des actifs gérés).

Seuil de rentabilité : à partir de quand Malte devient-elle intéressante ?

Voyons cela concrètement. À partir de quel patrimoine une structure maltaise est-elle rentable ?

Exemple pour un entrepreneur allemand :

Patrimoine géré Économie fiscale vs Allemagne Coût Malte Gain net
1 Mio. EUR 25 000 EUR 26 365 EUR -1 365 EUR
1,5 Mio. EUR 37 500 EUR 26 365 EUR +11 135 EUR
2 Mio. EUR 50 000 EUR 26 365 EUR +23 635 EUR
5 Mio. EUR 125 000 EUR 26 365 EUR +98 635 EUR

Le seuil de rentabilité s’établit ainsi autour de 1,2 million d’euros – exactement le minimum fixé par la MFSA.

Coûts cachés : ce qu’on ne vous dit pas

Attention aux frais dissimulés que certains prestataires omettent volontairement :

  • Exigences de substance : présence réelle (3 000–6 000 €/an)
  • Frais de voyage : déplacements réguliers pour les réunions à Malte
  • Relations bancaires : dépôts minimaux dans les banques maltaises
  • Assurance responsabilité professionnelle : 2 500 €/an
  • Honoraires d’audit : 4 000–6 000 €/an

Comptez donc plutôt sur 35 000 à 40 000 € de charges annuelles globales.

Options de financement : comment optimiser linvestissement initial

Les 46 000 € de setup n’ont pas besoin d’être réglés en une seule fois. Mes recommandations :

  1. Avancer par phases : commencer par la création de société
  2. Mobiliser des structures existantes : utiliser des sociétés déjà créées
  3. Prestataires proposant un paiement échelonné : possibilité d’étaler les règlements
  4. Déduire les honoraires de conseil : ces frais sont fiscalement déductibles en Allemagne

Autre astuce : les premiers avantages fiscaux peuvent être réalisés dès la première année de constitution.

Fiscalité à Malte : erreurs fréquentes et comment les éviter

En 15 ans de conseil fiscal international, j’ai vu des structures maltaises exemplaires et d’autres, désastreuses.

Voici les pièges les plus courants – et comment les éviter.

Erreur n°1 : ignorer les exigences de substance

L’erreur principale ? Croire que Malte est une destination boîte-aux-lettres. C’est totalement faux.

Ce qui pose le plus souvent problème :

  • Pas de vraies réunions de conseil à Malte
  • Pas de personnel ou de bureaux locaux
  • Toutes les décisions prises depuis l’Allemagne
  • Absence d’activité économique documentée

Conséquence : L’administration fiscale allemande ne reconnaît pas Malte comme lieu d’affaires. Toute la planification fiscale tombe à l’eau.

Comment bien faire :

  • Au minimum 4 réunions annuelles du conseil à Malte
  • Un secrétaire de société maltais avec de vraies responsabilités
  • Activités commerciales documentées
  • Compte bancaire maltais avec des flux réguliers

Erreur n°2 : mal comprendre la résidence fiscale

Cela devient subtil : nombreux sont ceux qui confondent résidence de la société et résidence personnelle.

L’erreur : « Ma société est à Malte, donc je ne paie plus d’impôt. »

Mauvais raisonnement. Tant que votre centre de vie reste en Allemagne, vous y demeurez personnellement imposable.

La bonne stratégie :

  • Utiliser le Family Office maltais pour la gestion du patrimoine
  • Optimiser séparément votre résidence fiscale personnelle
  • Prendre en compte les règles CFC (« Controlled Foreign Company »)
  • Bien distinguer vie privée et activité professionnelle

Erreur n°3 : négliger la relation bancaire

Malte est bien dans l’UE, mais les banques maltaises restent prudentes avec les ressortissants allemands.

Problèmes bancaires fréquents :

  • 3 à 6 mois pour ouvrir un compte
  • Dépôts minimums élevés
  • Procédures de due diligence très poussées
  • Demandes de conformité régulières

Ma solution :

  1. Ouvrir un compte tôt : avant la demande de licence
  2. Relationnel bancaire : tisser des liens personnellement
  3. Multibancarisation : ne jamais dépendre d’une seule banque
  4. Documentation claire : tracabilité totale de tous les flux

Banques recommandées : Bank of Valletta, HSBC Malta, APS Bank.

Erreur n°4 : sous-estimer le dispositif de conformité

Un Family Office n’est pas une société lambda. Les contraintes de compliance sont spécifiques.

Ce dont vous avez besoin :

  • Procédures AML (anti-blanchiment)
  • Méthodes KYC (« Know Your Customer »)
  • Dispositif de gestion des risques
  • Règles de protection des actifs clients
  • Suivi régulier de la conformité

Cela ressemble à de la bureaucratie ? C’en est. Mais sans compliance professionnelle, vous risquez votre licence.

Mon conseil : Investissez d’entrée dans un logiciel de compliance robuste (3 000–5 000 €/an), cela épargne beaucoup d’efforts.

Erreur n°5 : négliger la stratégie de sortie

On n’aime jamais parler de la fin… Mais que faire si votre structure maltaise ne vous est plus utile ?

Scénarios typiques de sortie :

  • Cession de la société
  • Changement de résidence fiscale
  • Simplification de la structure
  • Évolutions réglementaires

Prévoir la sortie dès le départ :

  • Définir des procédures de liquidation claires
  • Préparer les mécanismes de transfert d’actifs
  • Évaluer l’impact fiscal de la sortie
  • Envisager d’autres structures en solution de repli

Erreur n°6 : s’y prendre trop tard avec les conseils professionnels

L’erreur la plus chère ? Le réflexe « Do It Yourself » pour des problématiques complexes.

Je vois souvent des entrepreneurs tenter de structurer seuls leur Family Office à Malte. Résultat : corrections coûteuses et occasions d’optimisation perdues.

Quand faire appel à un pro :

  • Pendant la conception de la structure (avant toute démarche)
  • Au moment de la demande de licence
  • Dans l’optimisation fiscale
  • Pour le suivi de conformité
  • Face aux changements réglementaires

Un bon conseil coûte un certain prix. Un mauvais peut coûter une fortune.

Malta Family Office en pratique : vos prochaines étapes

Vous avez désormais toutes les clés. Mais concrètement, comment passer à l’action ? Voici mon plan concret pour réussir votre structure à Malte.

Phase 1 : Analyse de faisabilité (Semaine 1-2)

Avant d’engager le moindre euro, vérifiez ces fondamentaux :

  1. Analyse patrimoniale : Disposez-vous d’au moins 1,2 million d’euros d’actifs ?
  2. Bilan fiscal actuel : Quelle est votre charge d’imposition actuelle ?
  3. Contrôle du modèle d’affaires : Un Family Office est-il adapté à votre situation ?
  4. Évaluation lifestyle : Êtes-vous prêt à voyager régulièrement à Malte ?

Mon diagnostic express : Si vous pouvez économiser plus de 30 000 €/an, lancez l’audit détaillé.

Phase 2 : Conseil professionnel (Semaine 3-4)

C’est le moment de s’entourer d’experts. Précaution : tous les « spécialistes de Malte » ne se valent pas.

Sélectionnez vos conseillers selon ces critères :

  • Au moins 5 ans d’expérience sur place
  • Présence réelle à Malte (pas seulement un cabinet allemand)
  • Références clients comparables
  • Transparence des honoraires
  • Planning réaliste

Questions clés à poser :

  • « Combien de Family Offices avez-vous montés à Malte ? »
  • « Quelles exigences concrètes de substance recommandez-vous ? »
  • « Comment gérez-vous la conformité à long terme ? »
  • « Quels sont les principaux risques avec ma structure ? »

Phase 3 : Conception de la structure (Semaine 5-8)

Passez à la personnalisation : pas de solution toute faite, chaque cas est unique.

Points essentiels de la planification :

  • Holding structure : Comment organiser votre patrimoine ?
  • Stratégie d’investissement : Quels actifs seront gérés ?
  • Gouvernance : Qui décide et comment ?
  • Transmission : Comment encadrer la succession/le legs ?

Comptez 3-4 semaines. Ne laissez personne vous imposer un délai irréaliste.

Phase 4 : Demande de licence (Mois 3-6)

Le dossier MFSA est l’étape la plus technique : de lui dépend l’obtention du précieux sésame.

Clés de la réussite :

  1. Dossier complet : Bien fournir l’ensemble des documents exigés
  2. Business plan professionnel : Preuve d’une activité réelle
  3. Compliance solide : Gages de sérieux
  4. Prévisions financières crédibles

La MFSA analyse tout dans le détail. Les demandes de précisions sont normales et témoignent du sérieux.

Phase 5 : Démarrage opérationnel (Mois 7-8)

Licence obtenue ? Félicitations ! Le vrai travail commence.

Check-list de démarrage :

  • ✓ Compte bancaire maltais ouvert et opérationnel
  • ✓ Bureaux, même partagés, en place
  • ✓ Secrétaire de société local nommé
  • ✓ Procédures de conformité déployées
  • ✓ Plan de transfert d’actifs validé
  • ✓ Demande de tax ruling déposée
  • ✓ Premières réunions de conseil programmées

Premiers 12 mois : la phase clé

Les douze premiers mois sont décisifs : il s’agit de prouver à la MFSA le sérieux de la structure.

Jalons trimestriels :

Trimestre Priorité Actions principales
T1 Mise en place & transfert Transfert d’actifs, relations bancaires
T2 Maîtrise opérationnelle Audit de conformité, optimisation des processus
T3 Revue de performance Évaluation des investissements, analyse des coûts
T4 Bilan et planification Déclaration fiscale, ajustement stratégique

Conseil personnel : visiter Malte

Allez sur place avant de vous décider – non comme touriste, mais comme futur entrepreneur.

À vérifier à Malte :

  • Visiter différents sites d’implantation de bureaux
  • Rencontrer les prestataires de services locaux
  • Programmer des rendez-vous bancaires
  • Évaluer le cadre de vie et les infrastructures
  • Échanger avec d’autres entrepreneurs allemands

Une journée sur place vous évitera bien des surprises.

Prêt(e) à franchir le pas ?

Mettre en place un Malta Family Office est ambitieux – mais réalisable. Avec une bonne planification et un accompagnement professionnel, vous accédez à l’une des options fiscales les plus attractives d’Europe.

La question n’est pas de savoir si Malte intéresse les High-Net-Worth Individuals. La question est : êtes-vous prêt à faire le premier pas ?

Votre RMS

Foire aux questions

Combien de temps faut-il pour mettre en place un Family Office à Malte ?

Le processus complet dure 6 à 8 mois. La création de société est rapide (7 à 10 jours), mais la licence Family Office nécessite 3 à 6 mois. La démarche de tax ruling et louverture de comptes bancaires sont parallèles.

Dois-je m’installer à Malte pour bénéficier du taux d’imposition à 5 % ?

Non, vous n’avez pas à déménager. Le taux effectif de 5 % s’applique à votre société maltaise, indépendamment de votre résidence fiscale personnelle. En revanche, vous devez remplir les exigences de substance (présence régulière à Malte, ancrage local).

Quel est l’apport minimum pour créer un Family Office à Malte ?

La MFSA exige au moins 1,2 million d’euros d’actifs gérés plus 125 000 € de capital social. En pratique, je recommande un seuil de 2 millions d’euros pour une réelle pertinence économique.

Malte est-elle pleinement conforme à l’UE ou vais-je avoir des problèmes avec les autorités allemandes ?

Malte est membre à part entière de l’Union européenne (depuis 2004). La fiscalité est 100 % compatible avec l’UE et protégée par la convention de non-double imposition avec l’Allemagne. Impératif : disposer d’une présence réelle à Malte.

Combien coûte un Malta Family Office par an ?

Comptez entre 35 000 et 40 000 € de coûts annuels pour une structure professionnelle. À cela s’ajoutent des frais variables pour la gestion des placements (0,5–1 % des actifs gérés).

Puis-je détenir mon entreprise allemande via une structure maltaise ?

Oui, c’est possible – et souvent judicieux. La holding maltaise peut détenir des sociétés allemandes et tirer parti de la directive européenne Mère-Fille. Attention toutefois à bien structurer pour remplir les exigences de substance.

Quelles banques travaillent efficacement avec les Family Offices à Malte ?

Les partenaires de référence sont Bank of Valletta, HSBC Malta, APS Bank. L’ouverture de compte prend 3 à 6 mois et une documentation complète. Prévoyez des relations multibancaires.

Que se passe-t-il si la fiscalité maltaise évolue ?

La législation fiscale maltaise est stable depuis l’adhésion à l’UE en 2004. En cas de changement, des dispositions de transition (« grandfathering ») sont en général prévues. Un tax ruling vous protège cinq ans supplémentaires.

Un directeur local à Malte est-il obligatoire ?

Oui, il faut au minimum un administrateur maltais. Ce rôle peut être confié à un prestataire professionnel, pour environ 3 600 €/an. Le directeur doit disposer de pouvoirs réels et tenir des réunions du conseil à Malte.

Comment prouver la « substance » aux autorités maltaises ?

Vous prouvez la substance par : un bureau réel à Malte (un espace partagé suffit), un secrétaire local, des réunions du conseil fréquentes sur place, un compte bancaire avec flux réel, des décisions documentées à Malte.

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